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Traité populaire d’agriculture

friche une terre couverte en bois francs ou en bois mous.

Dans le premier cas on choisit, de distance en distance les plus gros arbres de la forêt, on les abat. Puis tout autour de ces arbres et dans un rayon plus ou moins étendu, on abat les autres arbres de manière à les faire tomber dans le cercle dont le premier arbre coupé est le centre. Les arbres sont ensuite dépouillés de leurs branches, divisés en longueur de quinze à dix-huit pieds, et mis en tas avec les broussailles provenant du serpage, lorsque ces broussailles n’ont pas encore été consumées par le feu.

Dans le second cas, on met le bois en javelles, c’est-à-dire que l’on coupe les arbres de manière à les faire tomber tous dans la même direction.

La troisième opération est le brûler.

On met le feu aux arbres amassés en tas ou disposés en javelles.

La loi du pays donne du premier de septembre jusqu’au premier de juillet pour exécuter cette opération (34 Vict., c. 19).

Il faut suivre l’action du feu, l’activer en rapprochant les bûches les unes des autres, à mesure qu’elles se consument dans l’élément destructeur.

Lorsque le feu a complété son œuvre, il ne reste de la forêt que quelques monceaux de cendres et les souches qui, elles, n’ont pas été soumises à l’action dévorante de la flamme.

Les cendres de bois franc sont ordinairement recueillies ; on en fait de la potasse et de la perlasse.

Les cendres de bois mous sont réparties sur le terrain ; elles en corrigent l’acidité.

Les terres neuves, sont en effet, riches en humus ; le sol est recouvert d’une épaisse couche végétale provenant de la chute annuelle des feuilles, des débris