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Traité populaire d’agriculture

végétaux que les années accumulent à sa surface. Ici, l’humus se trouve souvent à l’état acide ; or, nous avons vu que par l’addition de la chaux ou d’autres bases, l’humus acide se trouve converti en humus doux, soluble, assimilable par les plantes. Le colon ne peut pas toujours ajouter de la chaux, mais toujours, dans le défrichement des terrains boisés, il peut à la chaux substituer les cendres provenant de la combustion du bois. Les cendres contiennent des bases puissantes, entr’autres la potasse. Ces bases se combinent avec l’acide humique et forment des sels solubles qui concourent directement à la nutrition des plantes.

Les souches sont laissées quelques années intactes ; elles subissent les influences multiples de l’air, de l’humidité, de la gelée ; elles se décomposent, leurs racines pourrissent et s’ajoutent aux éléments nutritifs du sol. On les arrache alors au moyen de différents appareils.

C’est là la méthode la plus généralement employée, c’est aussi la moins dispendieuse.

Après l’opération du brûler on fait un labour à la pioche, on sème, on enterre la semence à la herse ou au râteau, puis on égoutte le terrain.

Les plantes généralement cultivées dans les terres neuves sont l’orge, le sarrasin, l’avoine, le blé. Parmi les légumes, il y a les pommes de terre qu’on sème en rangs ou à la butte. Pour les semer à la butte on amasse une certaine quantité de terre, on lui donne la forme d’une demi-sphère dans l’intérieur de laquelle on place trois ou quatre tubercules.

La semence de graines fourragères doit être le plus tôt possible confiée aux terres nouvellement défrichées.