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Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/412

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Traité populaire d’agriculture

raient une grande partie de la nourriture destinée aux feuilles principales.

On doit parcourir le champ au moins une fois par semaine pour réitérer cette opération importante. On coupe en même temps les feuilles avariées ; bien plus, on enlève les feuilles surabondantes.

Cette surabondance est relative ; elle dépend de l’espèce de tabac que l’on veut récolter. Ainsi, 9 à 12 feuilles de tabac sur chaque pied donnent un tabac fort ; 15 feuilles donnent un tabac moyen, et généralement le tabac est doux lorsque chaque pied porte une vingtaine de feuilles.

Ces opérations terminées, le tabac est abandonné à lui-même jusqu’à sa maturité.

IV.Aux approches de leur maturité, les feuilles de tabac prennent une teinte jaunâtre et s’inclinent vers la terre. Ce moment venu, on procède à la récolte. Elle se fait de deux manières : on cueille les feuilles une à une ou bien l’on coupe les tiges rez de terre.

Le dernier mode est plus expéditif ; le premier, quoique plus coûteux, permet de mieux préparer le tabac.

La tige coupée est laissée quelques heures sur le sol afin de donner aux feuilles le temps de se ressuyer quelque peu : c’est là le fanage.

On rentre ensuite le tabac ; les tiges sont liées deux à deux et suspendues la tête en bas, ayant soin de permettre à l’air une circulation facile, ce qui est le meilleur moyen d’éviter le ressuage qui donne au tabac un mauvais goût.

Dans cette position le tabac sèche ; il lui faut une dessiccation lente, qui dure deux à trois mois suivant que la saison est plus ou moins pluvieuse.

Après le séchage vient la mise du tabac en manoques. On choisit une journée humide et on enlève toutes les feuilles de leur tige ; on en forme des manoques qui