Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/523

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a été conçu comme tel par ses premiers représentants ; et, dans la suite, de concert avec le platonisme, il a offert aux hommes les plus vertueux et les plus éclairés, aussi loin que s’étendait l’influence de la culture grecque, une compensation pour la chute des religions nationales, une satisfaction pour leur besoin de croyance, un appui pour leur vie morale. » Lerky[1] dit des stoïciens romains des deux premiers siècles : « Lors du décès d’un membre de la famille, dans ces moments où l’âme est impressionnable au plus haut degré, on avait habitude de les appeler pour consoler les survivants. Des mourants les priaient de venir les consoler et les soutenir à leur heure dernière. Ils devinrent les directeurs de la conscience de bien des personnes, qui s’adressaient à eux pour leur faire résoudre des questions compliquées de morale pratique, pour calmer leur désespoir ou apaiser leurs remords. » À propos des causes qui supprimèrent l’influence du stoïcisme et le firent supplanter par le mysticisme néoplatonicien[2], — Zeller[3] dit : « Le néoplatonisme est un système religieux, et il ne l’est pas seulement dans le sens où le platonisme et le stoïcisme méritent ce nom : il ne se contente pas d’appliquer aux problèmes moraux et à la vie de l’âme humaine une conception du monde fondée sur l’idée de Dieu, mais obtenue par la voie scientifique ; son système scientifique du monde reflète, d’un bout à l’autre, les tendances religieuses du cœur humain ; il est entièrement dominé par le désir de satisfaire ses besoins religieux ou du moins de le conduire à l’union personnelle la plus intime avec la divinité. »

6 [page 158]. Voir[4] une description de cet excès, tel qu’il prédomina notamment à partir du IIIe siècle.

7 [page 159]. Quant à la propagation du christianisme, voyez dans Gibbon le fameux chapitre 15, riche en matériaux qui permettent d’étudier cette question sous les points de vue les plus divers. Toutefois, Hartpole Lecky émet des idées plus justes à cet égard dans sa Sittengeschichte Europa’s et dans sa Geschichte der Aufklärung in Europa. — Comme ouvrage capital, mais écrit au point de vue théologique, il faut citer Baur, das Christentum und die christliche Kirche der drei ersten Jahrhunderte. En ce qui concerne l’histoire de la philosophie, E. de Lasaulx : Der Untergang des Hellenismus und die Einziehung seiner Tempelgüter durch die christl. Kaiser. — On trouvera d’autres documents dans Uebervveg, Gesch. d. Phil. der patristischen Zeit, formant

  1. Sittengesch., I, p. 279.
  2. Lecky, ibid., p. 287.
  3. III, 2, p. 381.
  4. Lecky, Sittengesch., II, p. 85 et suiv.