Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/545

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nion d’Épicure sur le plaisir : il nous montre, en effet, comment le bien suprême se trouve dans la volupté, et comment le mérite des vertus et des actions humaines se mesure d’après ce principe. »

7 [page 235]. L’exemple « je vais me promener, donc je suis », ne vient pas de Gassendi, mais de Descartes, qui du reste l’emploie dans sa réplique tout à fait dans le sens de cette objection.

8 [page 236]. Buckle, Hist. of civil., II, p. 281, éd. Brockhaus.

9 [page 237]. Il paraît du reste que la priorité de cette réflexion appartient à Kant[1], qui s’exprime ainsi : « Par ce Moi, ou Il, ou Cela (la chose) qui pense, on ne représente qu’un sujet transcendant des pensées = x, qui n’est jamais connu que par ses attributs, à savoir ses pensées, et dont séparément nous ne pouvons jamais avoir la moindre idée. » Grand est toutefois le mérite du raisonnement de Lichtenberg, qui rend évidente l’affirmation subreptice du sujet de la manière la plus simple, sans l’appui d’aucun système. — Disons, en passant, que le premier essai pour prouver l’existence de l’âme au moyen du doute lui-même, essai qui ressemble étonnamment au « cogito, ergo sum », est dû à saint Augustin, le Père de l’Église, qui argumente ainsi dans le Xe livre De Trinitate : « Si quis dubitat, vivit si dubitat, unde dubitet meminit ; si dubitat, dubitare se intelligit. » (« Si quelqu’un doute, il vit puisqu’il doute ; il se souvient des motifs de son doute ; s’il doute, il comprend qu’il doute. ») Ce passage se trouve cité dans la Margarita philosophica (1486, 1503 et autres années), jadis fort répandue, au commencement du Xe livre De Anima. Descartes, dont on appela l’attention sur la concordance de ce passage avec son principe, paraît ne l’avoir pas connu antérieurement ; il avoue que saint Augustin a réellement voulu prouver de cette manière la certitude de notre existence ; quant à lui-même, ajoute-t-il, il a employé cette argumentation pour démontrer que le moi qui pense est une substance immatérielle. Ainsi Descartes donne très-réellement comme son invention personnelle, ce qui est précisément un plagiat manifeste. (Œuvres, éd. Cousin, t. VIII, p. 421.

10 [page 238]. Dans la dissertation De motu impresso a motore translato qui aurait été publiée contre la volonté de l’auteur en même temps qu’une lettre de Galilée sur la manière de faire concorder l’Écriture sainte avec la théorie du mouvement de la terre, Lyon, 1649.

11 [page 240]. Je doute fort cependant que l’exposé d’Ueberweg[2] soit exact ; il repose probablement en partie sur un malentendu relatif à l’exposé de la 1re édition de mon Hist. du matér., p. 125, en partie aussi sur une erreur réelle de cet expose. Ueberweg dit de Gassendi :

  1. Krit. d. r. Vern. Elementari, II, 2, 2, 1, Hauptst.
  2. Grundriss,III, p. 15 et suiv.