Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/570

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Zeller, Gesch. d. deutschen Philos., p. 46-49. — Au reste Ramus a emprunté à Vivès tous les éléments de sa doctrine qui fit tant de bruit. Voir l’article Vivès dans Enc. des ges. Erz. u. Unterrichtswesens.

42 [page 323]. Tout l’atomisme de Sennert paraît aboutir à une timide modification de la théorie d’Aristote sur le mélange des éléments. Après avoir expressément rejeté l’atomistique de Démocrite, Sennert enseigne que les éléments en soi ne se composent pas de parties séparées et qu’une continuité ne peut être formée d’éléments indivisibles. (Epitome nat. scientiæ, Wittebergæ, 1618, p. 63 et suiv.). Par contre, il est vrai, il admet que, lors d’un mélange, la matière des éléments distincts se partage d’abord réellement (nonobstant sa divisibilité ultérieure) en très-petites parties finies et par coneéquont ne forme qu’un amalgame. Ces molécules agissent ensuite les unes sur les autres, avec les propriétés fondamentales connues d’Aristote et de la scholastique, la chaleur, le froid, la sécheresse et l’humidité, jusqu’à ce que leurs propriétés se soient neutralisées ; mais alors reparaît la continuité du mélange si justement admise par les scolastiques. (Voir ibid., p. 69 et suiv. et p. 225). À cela se rattache l’hypothèse additionnelle qu’à côté de la « forme substantielle » du tout, les formes substantielles des parties conservent aussi, quoique en sous-ordre, une certaine activité. — La différence entre cette théorie et celle de l’atomistique réelle se voit clairement chez Boyle, qui, dans plusieurs de ses ouvrages, notamment dans le de Origine formarum, cite souvent Sennert dont il combat l’hypothèse. Il faut aujourd’hui bien connaître la physique des scholastiques pour trouver les points sur lesquels Sennert ose s’écarter de la ligne orthodoxe, tandis que Boyle nous apparaît à chaque phrase comme un physicien des temps modernes. Considéré à ce point de vue, tout l’émoi que, d’après Leibnitz, la doctrine de Sennert produisit, nous permet de nous faire une idée exacte de la quantité de scholastiques attardés qui étaient répandus à travers toute l’Allemagne.

43 [page 324]. Quant à la propagation du cartésianisme en Allemagne et aux polémiques qui en résultèrent, voir Zeller, Gesch. d. deutschen Phiios., p. 75-77, et Hettner, Literaturgesch. d. XVIII Jh., t. III, 1, p. 36-42. Ici on trouve judicieusement appréciée l’importance du combat que soutint le cartésien Balthasar Bekker contre la superstition relative aux histoires de diables, sorcières et fantômes.

44 [page 324]. Voir chez Hettner[1] de plus amples détails sur Stosch, Mathias Knusen et Théodore-Louis Lau. Nous avions d’abord l’intention de consacrer un chapitre spécial à Spinoza et au spinozisme, mais nous dûmes renoncer à cette idée, ainsi qu’à d’autres projets

  1. Literaturgesch. d. XVIII Jh., III, 1, p. 45-49.