Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/576

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comme possible du moins le point de vue où s’est placé Robinet.

64 [page 347]. Chap. XV, y compris le supplément ; voir note 62.

65 [page 348]. Voir le très-intéressant passage d’Arnobe[1] où en effet, pour réfuter la théorie platonicienne de l’âme, cette hypothèse est exposée et discutée en détail. De la Mettrie abrège déjà beaucoup l’hypothèse d’Arnobe ; notre texte se borne à reproduire les idées principales.

66 [page 350]. La remarque très-judicieuse de de la Mettrie contre Locke (indirectement contre Voltaire) est conçue en ces termes : « Les métaphysiciens qui ont insinué que la matière pourroit bien avoir la faculté de penser, n’ont pas déshonoré leur raison. Pourquoi ? c’est qu’ils ont l’avantage (car ici c’en est un) de s’être seulement mal exprimés. En effet, demander si la matière peut penser, sans la considérer autrement qu’en elle-même, c’est demander si la matière peut marquer les heures. On voit d’avance que nous éviterons cet écueil, où M. Locke a eu le malheur d’échouer »[2]. — De la Mettrie veut sans doute dire que, si l’on considère seulement la matière en soi, sans tenir compte des rapports entre la force et la matière, on peut répondre aussi bien par oui que par non à la célèbre question de Locke, sans que rien soit décidé. La matière d’une horloge peut indiquer ou ne pas indiquer les heures, suivant que l’on parle d’une faculté active ou passive. Ainsi le cerveau matériel pourrait aussi, en quelque sorte, penser, l’âme le mettant en mouvement comme un instrument pour exprimer les pensées. Voici quelle est la véritable question à poser : la faculté de penser, qu’en tout cas on peut séparer en idée d’avec la matière, est-elle en réalité une émanation nécessaire de celle-ci, oui ou non ? Looks a éludé cette question.

67 [page 351]. Le Spectacle de la nature ou entretiens sur l’histoire naturelle et les sciences, Paris, 1732 et suiv., 9 vol. ; 2e édition, La Haye, 1743, 8 vol., parut anonyme ; l’auteur est, d’après Quérard (d’accord avec de la Mettrie, qui le nomme de son nom), l’abbé Pluche.

68 [page 353]. Quand il est question du cerveau dans ses rapports avec les facultés intellectuelles, l’argumentation du matérialisme d’aujourd’hui. ressemble étonnamment à celle de de la Mettrie. Celui-ci traite ce sujet avec assez de détails, tandis que notre texte se borne à indiquer les points principaux. De la Mettrie (« l’ignorant ») a particulièrement étudié avec soin l’ouvrage de Willis, qui fait époque, sur l’anatomie du cerveau

  1. Adversus nationes, II, c. XX et suiv., p. 150, éd. Hildebrand, Halle en Saxe, 1844.
  2. L’Homme-machine, p. 1 et 2, éd. d’Amsterdam, 1774.