Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/246

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seulement la formule de force ; c’est comme si l’on disait que le mouvement est ce qui se meut dans l’espace. Mais Zœllner prouve avec une grande justesse que le simple fait de la personnification de cette valeur potentielle, à mouvement spontané, équivaut à faire mouvoir des molécules matérielles d’un corps à un autre. En réalité, si l’on ne peut attribuer une existence indépendante qu’aux idées abstraites de la force et du mouvement, on fait d’elles des substances et, dans ce cas, la substance coïncide complètement avec la matière » dans la conception inspirée par la connaissance scientifique de la nature (41).

On ne saurait désirer de preuve établissant plus clairement que tout le problème de la force et de la matière aboutit à un problème de la théorie de la connaissance, et que, pour les sciences physiques et naturelles, le terrain le plus solide est celui des relations des phénomènes ; on peut toujours, d’après, cela, introduire hypothétiquement certains agents de ces relations, comme par exemple les atomeset les traiter comme des choses réelles. Il y a cependant une restriction à faire, c’est de ne pas convertir ces « réalités » en dogmes, et de laisser les problèmes inexpliqués de la spéculation là où ils sont et comme ils sont, c’est-à-dire comme problèmes de la théorie de la connaissance.