libéraux commençaient à se réaliser : c’était le premier pas vers la vente de cette propriété qui devait avoir lieu un peu plus tard. On commençait à accomplir les promesses qu’on avait faites à M. Senécal en retour des sacrifices qu’il s’était imposés et du dévouement dont il avait fait preuve pour assurer le triomphe de ses amis.
En mettant le chemin de fer entre les mains de cet homme, M. Chapleau s’assurait un puissant engin politique, un gros patronage et une influence considérable. En effet, ce chemin traversait toute la région si importante située entre Québec, Montréal et Ottawa. Contrats, tarif du fret, nominations des employés, tout était à la disposition de M. Senécal qui n’était pas homme à méconnaître la force de pareils moyens.
Comme le projet ultime de M. Senécal était d’acheter cette propriété, il n’avait pas d’intérêt à démontrer que c’était une entreprise payante. Aussi, multiplia-t-il les emplois et les dépenses pour donner du patronage à ses amis et pour démontrer en même temps que le gouvernement devait se débarrasser au plus vite d’un tel éléphant. Les libéraux ne furent pas dupes de cette tactique ; ils firent une guerre acharnée à M. Senécal. Dans la presse, dans la Chambre, sur la rue, partout enfin, on ne parlait plus que du duo Chapleau-Senécal. On