Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
SOUVENIRS POLITIQUES

ceux-ci auraient été disposés à accepter cette coalition ; les autres n’en voulaient point. M. Joly, surtout, y était formellement opposé. Il menaçait de se retirer de la politique si ce projet se réalisait. La Patrie dirigée par M. Beaugrand s’opposa vigoureusement à cette alliance.

Dans une assemblée tenue dans le comté de Mégantic, dans le mois de septembre 1881, M. Laurier aurait dit :

« Ce serait déshonorer le nom de gouvernement que d’appeler de ce nom ceux qui nous gouvernent ; le nom qu’ils méritent c’est celui de la rapine et du pillage organisés. »

Cependant M. L.-O. David, l’ami de cœur de M. Laurier déclara sans être contredit que M. Laurier était prêt à accepter la coalition. M. David y était lui même favorable. D’après lui il était admis des deux côtés qu’aucun des deux partis était capable, seul, de faire les réformes nécessaires pour tirer la province de Québec des embarras où elle se trouvait. Son opinion avait d’autant plus de poids que tout le monde reconnaissait son désintéressement et son patriotisme. On admettait, disait-il qu’il fallait abolir le conseil législatif sinon subitement, au moins graduellement, simplifier de beaucoup les rouages de l’administration, afin de réduire les dépenses, prendre les moyens d’éviter la taxe directe en obtenant de l’aide du gouvernement fédéral, en créant de nouvelles