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SOUVENIRS POLITIQUES

courages. Dans un superbe mouvement d’éloquence il déclara que la prochaine session de la législature serait ardente et que l’opposition « clouerait son drapeau au grand mât. » Il avait de ces gestes qui électrisaient ses partisans. Il annonça que la prochaine bataille se ferait sur l’administration du chemin de fer provincial. Ces deux hommes — Mercier et Chapleau, — qui avaient été sur le point de s’entendre allaient maintenant se trouver en face l’un de l’autre.

De son côté, M. Chapleau avait sincèrement désiré la coalition : je tiens la chose de la bouche de l’un de ses amis intimes, d’un homme qui fut son confident. Il m’a déclaré que Chapleau lui avait dit que tout était réglé, qu’il donnait trois portefeuilles aux libéraux, qu’ils étaient entendus sur un programme acceptable pour tous, mais que le projet avait été tué par les Castors, par deux de ses collègues, MM. L.-O. Loranger et Louis Beaubien. Ainsi finit cette tentative d’alliance qui aurait peut-être groupé ensemble tous les Canadiens-français et leur aurait assuré une influence prépondérante.

M. Mercier était allé se fixer à Montréal en 1881 ; il y avait formé une société légale avec M. Cléophas Beausoleil, l’une des têtes les mieux organisées du parti libéral. De suite ce bureau devint le centre de ce parti, son point