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SOUVENIRS POLITIQUES

avec les conservateurs à combattre un gouvernement que je croyais mauvais.

« C’est justement alors que j’écrivis l’article reproduit dans la Minerve ; je dois ajouter que j’étais de bonne foi en écrivant dans ce sens-là. Mais je désire qu’on comprenne bien que si le parti conservateur avait eu alors des chefs comme ceux qu’il a aujourd’hui, je n’aurais jamais tenu un pareil langage. »

Assuré de la confiance de son parti, M. Mercier se mit résolument à l’œuvre. M. Mousseau était alors à la tête du gouvernement ; il possédait, il faut le reconnaître, d’excellentes qualités, mais il n’était pas de taille à se mesurer avec un homme de la trempe de son antagoniste. Celui-ci l’usa rapidement et il sortit de la première session considérablement meurtri et amoindri.

Durant cette session dans le but d’humilier certain députés de nos amis, l’Événement se mit à publier des portraits fantaisistes de plusieurs d’entre eux, Mercier auquel rien n’échappait voulut une revanche. Il nous confia la tâche, à Louis Fréchette et à moi de tracer les profils de quelques binettes ministérielles. Inutile d’ajouter que nous ne choisimes pas les plus brillantes pour exercer nos pinceaux. Notre galerie parlementaire obtint un grand succès ; nous mîmes les rieurs de notre côté. Ceux qui s’amusaient