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Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/203

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SOUVENIRS POLITIQUES

re si droite, l’accusation paraissait puérile. Cependant, elle fut répétée avec tant de persistance par un homme de la respectabilité du Dr Landry, professeur-lui-même, que certains naifs se demandaient sérieusement si au fond il n’y avait pas du vrai là-dedans. Le parti castor — il n’a guère changé depuis — voyait alors des francs-maçons partout. Mgr l’Archevêque Taschereau était lui-même soupçonné d’appartenir à cette société secrète ! À part la franc-maçonnerie, les Castors apercevaient partout le « serpent du libéralisme » se faufilant un peu dans tous les rangs. Bref, notre paisible société était menacée des plus grands maux ; la religion tombait en quenouille grâce à l’apathie de Mgr Taschereau ! C’est à peine croyable, et, c’est pourtant l’exacte vérité : il suffit de lire les écrits de Tardivel pour s’en convaincre.

Il y a certains hommes à l’égard desquels on éprouve un sentiment contradictoire. S’arrête-t-on à leurs doctrines, aux écrits et aux actes par lesquels ils les propagent, on les réprouve ; ne considère-t-on que leur honorabilité, le désintéressement de leur vie, on les admire en regrettant que tant de vertus n’aient pas été conduites par un peu de bon sens ; et quand ils sont frappés par l’autorité religieuse ou civile pour protéger la société contre leurs insanités, on ne peut s’empêcher de les