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Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/230

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SOUVENIRS POLITIQUES

Conservateurs comme libéraux, adversaires de la veille, s’unirent pour formuler un solennel et patriotique protêt contre ce que l’on appelait le meurtre de Régina !

Ce 22 novembre une immense assemblée fut tenue sur le Champ de Mars à Montréal : on y avait érigé trois tribunes pour permettre à trente-trois orateurs de se faire entendre ; cinquante mille personnes se pressaient sur l’immense place pour applaudir ces orateurs. C’est dans cette circonstance que M. Laurier s’écria :

« Le drame de Régina efface les partis. La cause née sur la tombe de Riel est sacrée. Les révoltes ne sont pas nouvelles, et presque toutes elles ont reçu la consécration de l’histoire. À la place des Métis nous aurions tous pris les armes. »

Mercier termina une brillante harangue par cet éloquent appel qui est resté célèbre.

… « Cessons nos luttes fratricides : unissons-nous. »

Pour permettre à tous les Canadiens-français de s’unir sans froisser leurs susceptibilités politiques, on fonda un nouveau parti qu’on appela le parti « National. »

Mercier, avec un patriotisme, un désintéressement qui l’honorent, offrit de s’effacer en faveur de Chapleau auquel il voulait confier la direction de ce grand mouvement. Il