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Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/243

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SOUVENIRS POLITIQUES

de persister à garder le pouvoir. D’un autre côté, les amis de M. Mercier avaient signé un « round robin » qui établissait qu’ils étaient en majorité et qu’ils voteraient la déchéance du cabinet conservateur. Ce document, ne pouvait pas, malheureusement, être montré au chef de l’exécutif ; il fallait attendre la rentrée des Chambres pour établir constitutionnellement à quel parti appartenait le pouvoir.

Le parlement fut enfin convoqué pour le 27 janvier 1887, afin de faire cesser le malaise, l’agitation et l’anxieté qui existaient dans la province. Le 19 janvier, trois mois après les élections, le Dr Ross sachant bien qu’il était en minorité remit sa résignation entre les mains de M. Masson et lui conseilla d’appeler l’hon. M. Taillon. C’était un dernier subterfuge pour prolonger de quelques jours la vie d’un parti à l’agonie ! M. Taillon fit semblant de former un ministère ; il se savait si bien en minorité qu’il n’avait rien préparé pour la session, pas même un discours du trône. Des farceurs avaient fait courir les bruits que MM. Jules Tessier et C.-A.-E. Gagnon s’étaient rallié à M. Taillon : aussitôt ces deux députés s’empressèrent de contredire dans les journaux cette folle rumeur.

L’hon. M. Mercier arriva à Québec le 26 au soir. Les libéraux et les nationaux, lui