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SOUVENIRS POLITIQUES

n’eut pas été douteuse, convaincu que les principes qu’il défendait finiraient par triompher. La perspective s’était faite bien sombre par moments ; le rayon consolateur s’était fait longtemps attendre. M. Mercier n’avait jamais douté de sa cause ni de la victoire si celle-ci avait fini par sourire aux libéraux, il pouvait s’en féliciter puisque c’était lui qui avait maintenu le courage de son parti, galvanisé des forces épuisées et qui lui avait donné le nerf nécessaire pour la bataille définitive. Le plan de campagne, la vigueur de l’assaut, l’ardeur du combat, tout avait été son œuvre ; si ses partisans, depuis trois ans surtout avaient fait leur possible, ils étaient unanimes à rendre à leur vaillant chef la gloire d’avoir terrassé le Goliath conservateur dans la province. Aussi, en proposant sa santé, M. Langelier pouvait-il dire avec raison :

… « Il fallait une voix éloquente comme celle du chef national pour faire valoir notre excellente cause. Partout où elle s’est fait entendre, nous avons remporté une victoire. C’est grâce à cette voix si les préjugés habilement exploités par nos adversaires sont maintenant dissipés ; aujourd’hui, le pays a repris une confiance qu’il avait presque perdue dans nos institutions provinciales. On sent qu’un bras robuste et adroit est à la direction des affaires, et que tous les intérêts ceux des