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SOUVENIRS POLITIQUES

protestants comme ceux des catholiques, ceux de toutes les races qui se coudoient ici, sont entre bonnes mains. Mais quel travail gigantesque il a fallu pour en arriver là ! »

M. Mercier répondit à cette santé d’une façon fort spirituelle. Il eut de beaux mouvements oratoires ; j’en cite quelques uns : En faisant allusion aux hommes distingués des autres provinces qui étaient venus prendre part au banquet il dit :

… « Ils sont les bienvenus dans la vieille cité de Champlain, Ils représentent la majorité dans la Puissance du Canada ; mais ils représentent la minorité dans la province de Québec : nous les saluons avec plaisir, malgré qu’ils ne parlent pas notre langue, malgré qu’ils ne professent pas notre religion, ils sont nos frères, car ils sont Canadiens comme nous. Les circonstances ont placé la province de Québec dans une situation toute spéciale. On dirait que la Providence à toujours voulu nous donner, à nous Français, un rôle particulier. Elle nous a placés au milieu de la Confédération comme si elle avait désiré que nous fussions le trait d’union entre les Anglais des provinces maritimes et ceux des provinces supérieures. Aussi, ce soir, nous leur tendons cordialement la main et nous leur