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SOUVENIRS POLITIQUES

de l’hon. M. Chapleau comme devant succéder à M. Masson. Ces deux hommes représentaient chacun une faction opposée dans le parti conservateur, et, ni l’un ni ! l’autre ne pouvait abandonner son poste. Le choix tomba en dernier ressort sur l’hon. A. R. Angers, juge des districts de Montmagny et Beauce.

Les adversaires du gouvernement Mercier se réjouirent de cette nomination d’une façon provoquante. Les politiciens conservateurs ne se gênaient pas de proclamer avec des airs triomphants que M. Angers avait été nommé expressément pour susciter des misères et des ennuis à M. Mercier. Ces vantardises eurent pour effet de jeter du discrédit sur cette nomination qui, autrement aurait été accueillie avec faveur. Car on pensait alors que M. Angers, monté sur le banc, éloigné de la politique, avait oublié 1878 ! Et puis, il avait à cette époque soutenue avec tant de vigueur que le chef de l’exécutif n’a de volonté que par ses ministres, qu’il n’est que l’instrument de ses aviseurs, pour croire qu’il n’avait pas oublié en si peu d’années ces principes constitutionnels pour lesquels il avait si vivement combattu M. Letellier en 1878.

Le Herald de Montréal vit d’un très mauvais œil la nomination de M. Angers. Le