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SOUVENIRS POLITIQUES

tique. Au mois de février 1888, il avait écrit sous sa signature :

« C’est une politique nouvelle, ouvrant de vastes horizons ; c’est un programme immense lancé d’une manière presqu’officielle ; c’est notre devoir à tous d’étudier attentivement ce programme et cette politique afin de juger l’un et l’autre avec connaissance de cause, quand le moment sera venu de nous prononcer.

« Il est évident que cette Ligue va se mettre à l’œuvre si elle ne l’est déjà et qu’un jour, trop tard peut-être, nous apprendrons qu’elle a enrolé un grand nombre de Canadiens importants, et nous constaterons qu’elle est prête à combattre ouvertement et avec avantage.

… « Cette idée de fédération impériale est ridicule. Ceux qui l’ont émise sont aveugles aux leçons de l’histoire. Tout cela est absurde et ne peut soutenir la discussion pendant un instant. La seule manière de traiter les colonies, c’est celle que nous avons adoptée, c’est-à-dire de leur permettre d’espérer, et de les encourager à obtenir leur liberté. »

M. Mercier exprimait bien l’inquiétude générale. Sir John avait de tout temps entretenu le projet de nous imposer l’union législative. Dès 1866, pendant qu’il était à Londres pour faire adopter l’Acte de l’Amérique