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SOUVENIRS POLITIQUES

lait anéantir ! Que d’injustices le fanatisme ne fait-il pas commettre !

Ce sera pour M. Mercier un titre de gloire d’avoir résolu un problème aussi épineux. Il ne s’agissait pourtant que d’une simple restitution, et, cependant, tous les différents gouvernements, depuis 1867 — excepté celui de M. Joly qui tenta la chose — n’osèrent pas aborder ce problème.

Comme on le sait les propriétés des Jésuites avaient été confisquées par le gouvernement anglais, lors de la cession du Canada à l’Angleterre. Notre province avait hérité de cette dette d’honneur à l’époque de la Confédération et jamais elle n’était arrivée à réparer cette odieuse spoliation. C’était simple justice de rendre des biens qui lui appartenaient à un ordre religieux qui avait été le pionnier de la civilisation au Canada et qui avait fourni ses premiers martyrs à la Nouvelle France ; aussi le projet de loi fut-il adopté à l’unanimité. M. Mercier prononça à cette occasion un remarquable discours. Le 5 juillet M. Mercier était informé officiellement que le Pape venait de le créer Grand Croix de l’Ordre de St-Grégoire le Grand pour le récompenser d’avoir réglé cette question avec tant d’habileté.

Après une session aussi laborieuse, M. Mercier se sentait fatigué ; il lui fallait du