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SOUVENIRS POLITIQUES


avions suivi depuis dix ans le chemin droit, qu’un jour, ceux qui se méfiaient de nous, ceux qui n’osaient pas nous donner la main, que ceux qui nous craignaient viendraient nous rencontrer, qu’ils découvriraient une bonne fois qu’on pouvait s’appuyer sur nous pour résister à l’injustice et à la tyrannie ».

En proposant la santé de M. Joly, le président du banquet, M. Ross, avait terminé ses remarques par les paroles suivantes, faisant allusion à la façon dont M. DeBoucherville avait reçu la délégation quelques jours auparavant :

… « Dernièrement, je formais partie d’une députation qui a été trouver certains messieurs ; je ne sais pas qui est sorti le premier ; mais je puis vous assurer que je n’étais pas le dernier. L’atmosphère que ces messieurs respiraient s’est répandu dans un des côtés de la Chambre ; je propose que prochainement, nous fassions vider ce côté de la Chambre et que nous y placions notre ami (M. Joly), pour y occuper le premier rang. »

Paroles vraiment prophétiques, puisque quelques jours après seulement, M. Joly devenait le chef du gouvernement de la province !

Ce banquet eut dans tout le pays un immense retentissement. Beaucoup de conservateurs bien pensants, indignés de la façon dont M. Joly avait été traité, s’étaient unis