Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/319

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je me suis rencontré plusieurs fois, et qui s'était montré d'accord avec mon projet. Je considère seulement que cette collaboration, pour être efficace et durable, doit être fondée sur les règles de toute morale humaine, applicables aux nations comme aux individus : le respect de la personnalité et le devoir de solidarité envers tous. »

Nous citerons ensuite intégralement les remarques que Paul Langevin a faites à la fin de son interrogatoire. Il y résumait d'une manière digne et fière toute action d'intellectuel au service de la justice et de la paix :


INTERROGATOIRE DU 25 NOVEMBRE 1940 A LA SANTE

Remarques de M. Langevin


Mon action a toujours été :

1° uniquement sur le plan humain; je ne me suis placé au point de vue d'aucune race, d'aucune secte, ou d'aucun parti politique;

2° uniquement située dans le domaine des idées, pour la défense de celles qui me sont chères : de justice individuelle et collective, de liberté et de paix. J'ai toujours cherché à convaincre ceux auxquels je m'adressais des dangers et de l'absurdité de la guerre et de la possibilité de la faire disparaître par une organisation de justice et de police internationales