Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/460

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lointaines ou donner plus de rigueur à son exposition. On sait cependant que la nature ne connaît pas les difficultés d’analyse. Tout cela nous est intérieur, et plus l’édifice de notre représentation est déjà élevé, plus de nouvelles pierres sont dures à monter. Des arguments plus sérieux contre l’atomistique invoquent l’autorité de principes établis tels que le principe de Carnot, dans des cas situés au delà des expériences qui les ont suggérés et de leurs limites d’applicabilité. Pour répondre aux fines et ingénieuses critiques faites par M. Lippmann dans son Rapport au Congrès de 1900, nous ne devons pas oublier que le principe de Carnot suppose une complexité suffisante du système auquel il est appliqué : deux astres ou deux atomes gravitant peuvent, contrairement au principe, revenir dans la même position relative, recommencer leur histoire. Il y a dans ces objections un abus d’autorité du principe : les principes sont des hypothèses arrivées qui ne doivent pas s’opposer au développement des autres par une injuste extension en dehors de leur champ d’applicabilité ; ils ne doivent pas se croire d’une autre essence que les hypothèses qui vivent et luttent au-dessous d’eux. Bien au contraire, il semble que l’image cinétique soit seule capable de donner au principe de Carnot sa signification véritable : le système complexe qu’elle imagine tend vers la configuration de probabilité maxima, et selon MM. Boltzmann et Planck, l’entropie dont le principe de Carnot affirme l’accroissement continu mesurerait simple-ment le logarithme