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iii
introduction

qui ait été faite jusqu’ici sur le Coronement Looïs[1].

Si, malgré tous ces travaux, j’ai repris le même sujet, c’est avec l’intention de coordonner les matériaux épars plutôt que d’en apporter de nouveaux. Ce qui m’a surtout décidé, c’est cette considération qu’à un poème de la valeur du Coronement Looïs une édition critique, sur laquelle on pût s’appuyer pour des études ultérieures, était nécessaire. Le texte donné par Jonckbloet a sans doute rendu d’importants services à la science, mais il n’a pas été publié d’après les principes rigoureux que les progrès de la philologie imposent aujourd’hui à tout éditeur de nos anciens textes. Jonckbloet s’est contenté de copier un manuscrit[2], qui, à la vérité, est très bon, en remplissant les lacunes ou en corrigeant les fautes évidentes à l’aide d’un autre manuscrit de la même famille. Il s’est ainsi privé des ressources que lui offraient les autres manuscrits. Le texte de Jonckbloet n’a donc rien de fixe ; les travaux qui le prendraient pour point de départ, au lieu d’être échafaudés sur une base solide, ne reposeraient que sur un sable mouvant. Si ce fait avait besoin d’être dé-

  1. Je dois citer encore le livre de L. Clarus, Herzog Wilhelm von Aquitanien (Münster, 1865, in-8o), où les études de P. Paris, Jonckbloet et Dozy sur le Coronement Looïs sont résumées en quelques pages (207-216), et la Chrestomathie de l’ancien français de M. Constans (Paris, 1884, in-8o), dans laquelle l’auteur a inséré, d’après le ms. B. N. fr. 774, 146 vers du Coronement Looïs (pages 37 et ss.)
  2. Le ms. B. N. fr. 774. ou le ms. B. N. fr. 1449, qui n’en diffère pas.