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introduction

d’Ogier le souvenir de la trahison d’Alori, complètement perdue dans les chansons de Guillaume d’Aquitaine. Il pourrait bien y avoir quelque connexité entre les deux branches de ces poèmes, mais l’espace nous manque pour insister sur ce point.

« En tout cas, dans le poème d’Ogier il n’y a pas de confusion de noms possible, donc pas de raison pour attribuer cette geste au fils de Tancrède de Hauteville[1]. »

Cet argument, en montrant avec quelle facilité les trouvères savaient changer les noms de leurs personnages, prouve que le combat contre Corsolt a pu être attribué à Guillaume de Narbonne aussi directement qu’à Ogier, sans l’intermédiaire de Guillaume Bras-de-Fer.

De plus, la principale raison qui semble avoir porté P. Paris à voir dans notre héros le fils de Tancrède de Hauteville, c’est son nom de Guillaume et surtout son surnom de Bras-de-Fer, « évidemment le même que celui de Fièrebrace ». Mais précisément ces deux surnoms sont bien distincts, le premier vient de Bracchium de ferro, le second de Fera brachia ; il n’y a donc pas moyen de les confondre. Si le Guillaume épique a emprunté son surnom de Fièrebrace à un personnage historique, c’est, selon toute vraisemblance, à Guillaume Fièrebrace, comte de Poitiers et d’Aquitaine (963-993). Ce n’est pas dans cette partie de notre poème que la confusion des deux personnages a pu avoir lieu.

  1. Guil. d’Or., II, 110-111.