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lxviii
introduction

Il prent l’enfant que il ot a guarder,
Si l’en porta a Loon la cité[1].

Une fois le roi en sureté, Guillaume revient contre les rebelles et les fait rentrer dans le devoir. Puis il donne sa sœur en mariage à Louis. Tant de services furent payés d’ingratitude :

En grant barnage fu Looïs entrez.
Quant il fu riches Guillelme n’en sot gré.

Dans ce morceau les faits ne sont pas racontés, mais simplement indiqués ; c’est « un résumé excessivement sommaire d’un long poème et peut-être même de tout un groupe de poèmes plus anciens[2]. » Mais ce résumé est du plus grand intérêt. Un vers d’une ancienne rédaction, échappé aux remaniements postérieurs, nous fait connaître un des guerriers qui ont composé le grand personnage légendaire de Guillaume d’Orange :

(Vait s’en li reis a Paris la cité,)
Li cuens Guillelmes a Mosteruel sor mer[3].

M. Dozy le premier a remarqué ce vers et s’en est servi pour appuyer sa théorie sur l’origine normande de l’épopée française. Son argumentation était fondée sur la confusion de Guillaume de Montreuil-sur-Mer avec Guillaume de Montreuil l’Argillé, et sur l’attribution à Guillaume de Montreuil de la prise de Barbastro sur les Maures, en 1064.

  1. Vers 2676-7.
  2. G. Paris, Romania, loc. cit.
  3. Vers 2648-9.