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introduction

et surtout :

« N’as droit en France, » ce dist-il, oiant toz.

Le Charroi de Nimes place la cour du roi à Paris[1] et c’est là que vient le Normand[2], ce qui peut être une preuve de modernité. Les remaniements en prose, que j’étudierai plus loin, font également venir à Paris Richard et son fils. Les remaniements ont avec la rédaction connue de l’auteur du Charroi de Nimes d’autres points de rapprochement : d’abord le nom d’Arneïs, au lieu d’Hernaut — Arneïs dans les textes en prose est, non le duc d’Orléans, mais le fils du duc de Normandie, confusion qui prouve que les personnages jouaient le même rôle — ; ensuite la disposition de différents épisodes du poème : les remaniements, comme le Charroi de Nimes, donnent le premier rang à la lutte de Guillaume contre Corsolt, puis font suivre sans interruption les différentes parties ayant trait aux luttes du roi contre ses vassaux.

Le théâtre des évènements, le nom d’Arneïs, l’ordre des diverses parties, étant communs aux remaniements et au Charroi de Nimes, nous permettent de croire que ceux-ci dérivent d’une même source, et, comme les remanieurs font du Normand un usurpateur, de conclure que la rédaction dont s’est servi le Charroi de Nimes prêtait aussi au fils du duc de Normandie l’intention de s’emparer du trône, enfin que la raison pour laquelle M. G. Paris voit dans

  1. V. 201.
  2. V. 285.