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introduction

roi d’un aultre apelé Herneïs. En ce temps que ce trouble en estoit en France, Guillaume, le filz Aimery de Nerbonne, se partit de Rome et vint en France.

L’empereur Loys ot ung frere nommé Doeme, qui estoit moult preudoms, et avoit tout son cueur a Dieu, et le fist l’empereur evesque de Mès. Ces evesque et Guillaume, le filz Aymery, assemblerent moult de leurs amis et vindrent a Paris a ung jour ou il avoit grant assemblee de princes ; et y en avoit qu’ilz voulloient debouter l’empereur Loys de la couronne de France, sy y ot moult grant debat, car aucunes croniques racontent que Guillaume occist Arneïs, que on voulloit fere roy, et moult de ces complices, et fut esmeu tout le peuple de Paris pour aidier Guillaume, et vint l’empereur Loys a Paris, et de la par l’esvesque son frere et le conte Guillaume fut mené coronner et sacrer a Rains, a grant sollempnité et joye. Après le sacre de l’empereur Loys, Guillaume fut fait connestable de l’empire et desfendeur de la terre chrestienne. L’empereur donna a Hernault, le frere Guillaume, la duché d’Orliens et la duchesse, qui estoit [vefve].[1] »

J’ai déjà cité quelques vers de la chanson d’Aliscans, d’après lesquels, comme dans la version en prose, c’est à Paris, et après la mort de Charlemagne, que la cour s’assemble. Nous allons encore voir successivement deux remaniements en prose où il en est de même. Ces deux derniers textes, ainsi que la chronique du ms. 5003, placent la lutte de Guillaume contre Corsolt avant le couronnement et n’y font aucune mention de la blessure de Guillaume. D’autres détails encore, communs aux trois récits, prouvent que ceux-ci sont de la même famille. Mais

  1. Ibid., fol. 125 v°.