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[Lect. IV.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.


HYMNE XXII.
Aux Marouts, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les (prêtres), dans la pompe de leurs fêtes et avec leurs douces libations, chantent ces puissants et adorables Marouts, qui s’élancent en semant la terreur, ébranlant l’immensité du ciel et de la terre, et ouvrant les sources des eaux.

2. Les Marouts s’inquiètent du (poëte) qui les célèbre ; ils recherchent la prière du sacrificateur. Venez aujourd’hui à nos cérémonies vous asseoir sur notre gazon et vous réjouir de nos hommages.

3. Aucun ne brille plus que les Marouts, avec leurs traits d’or et leurs corps (resplendissants). De leurs éclatantes lueurs ils embellissent le ciel et la terre, et portent tous la même parure étincelante.

4. Ô Marouts adorables, que vos traits soient loin de nous : car si nous avons mal fait, ce n’est que par faiblesse humaine. Épargnez-nous les coups (de vos armes). Que votre bienveillance soit pour nous un gage d’abondance.

5. Que les Marouts, justes, brillants et purs, viennent se jouer dans notre sacrifice. (Dieux) adorables, sauvez-nous par vos bontés. Que votre abondance fasse notre ornement.

6. Ainsi, que ces nobles Marouts, loués (par nous), viennent à nos holocaustes avec toute leur puissance. Donnez à nos enfants l’ambroisie (de la richesse) ; prenez pour vous nos offrandes, nos hymnes, nos holocaustes.

7. Ô Marouts, loués par nous, venez tous avec vos bienfaits vers les maîtres de notre sacrifice. Ces (dieux) se plaisent à augmenter nos nombreuses richesses. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XXIII.
Aux Marouts, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Offrez ensemble (vos hommages) à cette troupe généreuse (des Marouts), qui élargit la demeure des dieux. Leur grandeur interdit le Ciel et la Terre. Ils montent de la région stérile ou règne Nirriti[1], pour occuper le firmament.

2. Ô Marouts, (dieux) rapides, formidables et furieux, vous avez pour père le brillant (Roudra). Rien ne l’emporte sur vous pour la force et la vigueur. Sur votre route tout ce qui voit la lumière est courbé.

3. Donnez à vos riches (serviteurs) une large abondance. Que les Marouts se plaisent à nos accents. Que la fatigue de la route n’arrête point leur troupe ; qu’ils nous comblent de leurs biens les plus désirables.

4. Ô Marouts, le sage avec votre secours possède une multitude de trésors ; avec votre secours, le héros est vainqueur, et acquiert mille dépouilles ; avec votre secours, il est roi, et vainqueur de Vritra. Ô (Dieux) qui agitez le monde, que tels soient les effets de votre bienfaisance !

5. J’honore ces (enfants) du généreux Roudra. Les Marouts se présentent à nous sous des aspects différents. Tantôt leur colère gronde au sein (du nuage), tantôt ils paraissent à découvert. Nous prions ces (dieux) puissants de nous délivrer de tout mal.

6. Les maîtres opulents (du sacrifice) ont fait entendre cet éloge. Que les Marouts se plaisent à notre hymne. (Dieux) généreux, chassez loin de nous la haine. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XXIV.
À divers dieux, par Vasichta.
(Mètres : Gâyatrî, Anouchtoubh, Vrihatî et Trichtoubh.)

1. Ô dieux, Agni, Varouna, Mitra, Aryaman, Marouts, protégez l’homme que vous voulez sauver et conduire.

2. Ô Dieu, le serviteur qui vous sacrifie dans vos jours de fête, aidé de votre secours, triomphe de ses ennemis. Celui qui vous apporte d’abondantes offrandes voit son habitation s’accroître.

3. Vasichtha n’a jamais assez célébré votre grandeur. Ô Marouts, venez tous aujourd’hui avec empressement boire nos libations.

4. (Nobles) héros, celui que vous secourez dans les combats ne doit pas se repentir de votre protection. À vous s’adresse notre hymne nouveau. Venez avec empressement satisfaire votre désir.

5. Ô vous dont les trésors sont ouverts pour nous[2], accourez prendre nos offrandes et nos

  1. Le commentateur répète ici la synonymie de nirriti et de bhoûmi. Voy. plus haut, page 368, col. 1, note 1. Le mot Avansa reçoit du même commentateur le sens d’Antarikcha.
  2. L’expression du texte semble dire que ces dieux possèdent des grains qui sont moulus pour leur serviteur.