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[Lect. V.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

2. Ô (Dieux) Véridiques, le (dieu) prêtre et ami de Manou, qui préside aux sacrifices et aux prières, s’est établi (sur son foyer). Aswins, venez goûter au miel de nos libations. Entouré des offrandes, (Agni) vous appelle à nos cérémonies.

3. Accumulons les offrandes ; élargissons les voies du sacrifice. (Ô Dieux) généreux, que cet hymne vous plaise. Tel qu’un messager rapide, Vasichtha vous a éveillés par ses louanges et par ses chants.

4. Chargés de nos holocaustes, (les Aswins) s’approchent de leurs serviteurs ; ils donnent la mort aux Rackchasas, et, unissant leurs efforts, ils développent la vigueur de leurs bras. Venez prendre nos libations enivrantes. Ne nous perdez pas ; arrivez avec la fortune.

5. Ô Aswins, ô (Dieux) Véridiques, arrivez de l’occident, de l’orient, du midi, du nord, de tout côté, et apportez l’abondance convenable aux cinq espèces d’êtres. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XV.
Aux Aswins, par Vasichta.
(Mètre : Vrihatî.)

1. Les prêtres vous invoquent, ô secourables Aswins. Je vous appelle à notre secours, ô (Dieux) trésor d’œuvres puissantes. Venez vers votre peuple.

2. Héroïques (Aswins), vous nous accordez des biens de toute espèce. En échange de mes prières, donnez-moi (vos richesses). Amenez ensemble votre char, et buvez le miel de notre soma.

3. Venez, ô Aswins ; protégez-nous, et buvez de notre miel. Ô (Dieux) généreux, trésor d’opulence, prenez notre lait : ne nous perdez pas. Venez.

4. Sur les ailes rapides des coursiers qui vous amènent à la maison de votre serviteur, venez, ô divins Aswins, et soyez à nous.

5. Ô Véridiques Aswins, les chefs de famille vont, pour vous, rassembler les offrandes. Accordez-nous, à nous qui sommes vos riches serviteurs, une maison, une fortune assurée.

6. Les hommes qui, tels que des chars remplis de richesses, s’avancent en se montrant protecteurs des mortels, croissent toujours en force, et se ménagent une heureuse habitation.


HYMNE XVI.
À l’Aurore, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. L’Aurore, fille du Ciel, se lève. Elle vient avec le Sacrifice, et révèle sa grandeur. Elle repousse les ténèbres odieuses de notre ennemi. Elle vient à la voix de nos hymnes, elle qui tient le premier rang parmi les Angiras[1].

2. Ô divine Aurore, favorable aux mortels, enfants de Manou, éveille-toi aujourd’hui pour notre bonheur. Répands tes bienfaits pour notre plus grande félicité. Donne-nous une opulence glorieuse, variée, abondante.

3. Les rayons brillants et immortels de l’illustre Aurore ont apparu. Ils donnent naissance aux œuvres divines, et remplissent les airs.

4. Et elle, attelant (ses coursiers), surveille de loin dans sa course les cinq espèces d’êtres. Fille du Ciel, amante du Monde, elle a les yeux ouverts pour le bonheur des peuples.

5. Femme du Soleil, elle est riche en présents ; elle amène l’abondance, et préside à la féconde opulence. Chantée par les Richis, elle détruit (l’obscurité). La magnifique Aurore se lève, célébrée par ceux qui portent (les offrandes).

6. Nos yeux ont vu les coursiers brillants et superbes qui amènent la lumineuse Aurore. Et elle, montée sur un char resplendissant, va répandant, sur le peuple qui l’honore, ses rayons et ses trésors.

7. Juste, grande et divine, elle reçoit les hommages des êtres justes, grands et divins, adorée par ce qui est adorable. L’Aurore brise ce qui est fort ; elle donne naissance à ces vaches (lumineuses) qui forment son cortége.

8. Aurore, accorde-nous la fortune avec mille jouissances, avec une multitude de vaches, de chevaux et d’enfants. Ne permets pas que, parmi les hommes, le gazon de notre (sacrifice) soit un objet de blâme. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XVII.
À l’Aurore, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le flambeau immortel qui éclaire tous les êtres, le divin Savitri, l’ami de tous les hommes, vient de se lever. L’œil (du monde) est né par

  1. C’est une classe de Richis des sacrifices, qui remplissent un grand rôle dans les cérémonies. Voy. page 41, col 2, note 1, et page 44, col. 1, note 7.