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[Lect. VI.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

2. Les Aurores, telles que des ouvriers qui unissent leurs efforts, poussent leurs lueurs jusqu’aux confins du ciel. (Ô Déesse), tes vaches (lumineuses) ont détruit les ténèbres ; tes bras, comme (ceux de) Savitri, répandent la clarté.

3. L’opulente et loyale Aurore apparaît ; pour le bonheur (des mortels), elle donne le jour à l’Abondance ; fille divine du Ciel, elle prend le premier rang parmi les Angiras, et accorde ses trésors à (l’homme) pieux.

4. Aurore, favorise-nous de tes présents, comme tu as déjà, pour prix de leurs hymnes, favorisé tes chantres. Aux bruits du sacrifice ils t’ont enfantée, et tu as ouvert les portes de la montagne (ténébreuse).

5. Tu viens à nous ; tu engages les dieux à nous combler de leurs biens ; tu encourages la Prière. Lève-toi pour notre bonheur, et exauce nos vœux. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XXI.
À l’Aurore, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les sages, enfants de Vasichtha, ont les premiers éveillé l’Aurore par leurs hymnes et leurs chants. Et (la déesse) fait rouler ensemble le Ciel et la Terre, qui ont des frontières communes ; elle découvre tous les mondes.

2. L’Aurore s’éveille, donnant (à la Nature) une vie nouvelle, et avec la Lumière repoussant les Ténèbres. Elle s’avance, jeune et intrépide ; elle appelle le Soleil, le Sacrifice, Agni.

3. Que les Aurores se lèvent toujours pour nous, heureuses et fécondes en chevaux, en vaches, en enfants. Qu’elles soient chargées de biens, et répandent sur nous le beurre (de l’abondance). Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.





LECTURE SIXIÈME.
HYMNE I.
À l’Aurore, par Vasichtha.
(Mètre : Vrihatî.)

1. La fille du Ciel se lève ; elle approche, elle se montre. Elle chasse les Ténèbres que l’on voit fuir ; elle crée et amène heureusement la Lumière.

2. En même temps le Soleil fait sortir ses vaches (lumineuses). L’astre radieux monte à l’orient. À ton lever, Aurore, au lever du Soleil, puissions-nous obtenir l’abondance !

3. Aurore, fille du Ciel, nous nous empressons de t’éveiller, ô toi, bienfaisante (déesse), qui apportes à ton serviteur, ainsi qu’un trésor précieux, la fortune la plus désirable !

4. Ô magnifique déesse, toi qui, à ton lever, nous appelles au spectacle du ciel, nous venons pour prendre part aux biens que tu répands. Puissions-nous être comme les enfants d’une mère telle que toi !

5. Aurore, apporte-nous une opulence tellement grande que la renommée s’en étende au loin. Ô fille du Ciel, accorde-nous tous les biens mortels dont tu peux nous procurer la jouissance !

6. Que l’Aurore (donne) à nos maîtres une gloire immortelle, accompagnée d’une fortune solide ; et à nous l’abondance des vivres et le nombre des vaches. Que (cette déesse), qui excite la piété des riches et encourage la prière, éloigne de nous les ennemis.


HYMNE II.
À Indra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Djagatî.)

1. Ô Indra et Varouna, en faveur de notre sacrifice, accordez au peuple qui vous honore votre haute protection. Puissions-nous, dans les combats, vaincre ces insensés qui blâment les honneurs que nous vous prodiguons !

2. Grands et magnifiques Indra et Varouna, l’un de vous est appelé roi ; l’autre est son collègue. Ô (Dieux) généreux, tous les Dévas vous ont, au haut du ciel, conféré le privilége de la force et de la vigueur.

3. Par votre puissance vous avez brisé les portes des eaux ; vous avez établi le Soleil maître du ciel. Ô Indra et Varouna, enivrés de notre (soma) merveilleux, vous avez rempli le lit des fleuves, et comblé nos vœux.

4. Nous, prêtres chargés de (vos holocaustes), et fléchissant le genou, nous vous invoquons soit dans les batailles et les mêlées, soit dans les temps de disette et de misère, ô Indra et Varouna, maîtres adorables des biens du ciel et de la terre.

5. Ô Indra et Varouna, vous avez créé le monde par l’effet de votre puissance. Pour en faire le