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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.

sine, venez à nous sur votre char aux mille formes.

15. Ô (Dieux) Véridiques, le Richi Vatsa a exalté votre grandeur par ses chants. Donnez-lui une opulence variée dans ses mille formes, aussi douce que le ghrita.

16. Oui, donnez-lui une opulence aussi douce que le ghrita. Ô Aswins, ô maîtres de la bienfaisance, qu’il soit riche celui qui vous chante pour obtenir la fortune !

17. Héros, qui possédez tous les biens et qui triomphez de vos ennemis, accourez à la voix de notre hymne. Rendez-nous fortunés. Donnez-nous toutes les jouissances (de la vie).

18. Les Priyamédhas implorent toute votre protection. Ô Aswins, venez régner dans nos sacrifices au milieu de nos invocations.

19. Ô merveilleux Aswins, venez à nous pour nous apporter le bonheur. Vous êtes avides de nos louanges : Vatsa par ses œuvres, par ses chants, exalte votre gloire.

20. Ô vaillants (Aswins), sauvez-nous par cette même protection que vous avez accordée à Canwa, à Médhâtithi, à Vasa, à Dasavradja[1], (au Richi) dont la vache était stérile[2].

21. Ô vaillants Aswins, sauvez-nous par cette même protection que vous avez accordée à Trasadasyou pour le conserver et l’enrichir. (Donnez-nous) aussi l’abondance.

22. Que nos louanges, nos hymnes et nos prières augmentent votre gloire, ô Aswins (Dieux) sauveurs, que tous les hommes invoquent et qui êtes les ennemis acharnés de Vritra. Soyez-nous favorables.

23. Cependant les trois pas des Aswins nous apparaissent au-dessus de la (vaste) caverne[3]. (Dieux) sages, venez à nous avec les pieds du Sacrifice, pour le bonheur des êtres vivants.


HYMNE V.
Aux Aswins, par (Vatsa ?) Sasacarna.
(Mètres : Gâyatrî, Vrihatî, Cacoubh, Trichtoubh, Anouchtoubh, Virât et Djagatî.)

1. Ô Aswins, venez au secours de Vatsa. Donnez-lui une maison large et paisible. Éloignez ses ennemis.

2. Que vous soyez dans l’air, dans le ciel, ou dans le séjour des cinq (espèces d’êtres), enfants de Manou[4], ô Aswins, soyez nos bienfaiteurs.

3. Ô Aswins, pensez aux fils de Canwa et aux sages qui s’occupent pour nous de l’œuvre (pieuse).

4. Ô Aswins, en votre honneur nous allumons les feux (du sacrifice), et nous chantons l’hymne (saint). (Ô Dieux), trésor d’abondance, (nous vous présentons) ce soma aussi doux que le miel, qui vous excite à triompher de Vritra.

5. Ô Aswins, célèbres par vos prouesses, vous avez un empire sur les eaux, les arbres, les plantes : que cet empire vous conserve !

6. Ô Dieux Véridiques, vous êtes nos patrons ou nos médecins. Vatsa vous honore par ses prières. Venez vers un (serviteur) qui a pour vous des holocaustes.

7. Que le Richi fasse l’éloge fortuné des Aswins. Qu’il verse le soma le plus doux ; qu’il allume le feu (du sacrifice).

8. Ô Aswins, vous arrivez sur un char aux roues rapides. Que mes louanges s’élèvent jusqu’à vous (qui brillez) comme le soleil.

9. Ô Véridiques Aswins, nous nous présentons à vous aujourd’hui avec des hymnes et des prières. N’oubliez pas le fils de Canwa.

10. Ô Aswins, faites pour moi comme vous avez fait quand, dans les demeures du sacrifice, vous avez été invoqués par Cakchîvân[5], par le Richi Vyaswa[6]. par Dîrghatamas[7], par Prithi[8] fils de Véna[9].

11. Venez, et soyez les gardiens de nos maisons, de nos gens[10] de nos animaux[11], de nos

  1. Ce mot est peut-être une épithète : possesseur de dix pâturages.
  2. Ce Richi s’appelle Sayou. Voy. page 110, etc.
  3. Le monde pendant la nuit est comparé à une caverne obscure (gouhâ). La lumière qui arrive découvre la surface concave du ciel, où l’on voit les trois pas des Aswins, qui sont, comme ceux de Vichnou, les trois points où se trouvent ces dieux au moment des trois sacrifices du matin, de midi, du soir. Le commentateur, au lieu des trois pas, traduit les trois roues des Aswins.
  4. Voy. page 45, col. 1, la fin de la note 1.
  5. Voy. page 50, col. 1, note 2.
  6. Nom d’un Richi.
  7. Voy. page 142, col. 1, note 4.
  8. Voy. page 110.
  9. Ce nom est connu dans les Pourânas comme appartenant à l’histoire la plus ancienne de l’Inde. Mais je ne crois pas qu’il y ait identité entre le Véna des Pourânas et le Véna ici mentionné, malgré le rapprochement fait par le commentaire entre Prithi et Prithivî. Le personnage, fils de Véna, dans les Pourânas, s’appelle Prithou. Voy. Vichnou-Pourêna, page 101 ; Harivansa, page 9, t. I.
  10. Je rends le mot paraspâh d’une manière tout à fait opposée au sens du commentateur.
  11. Le mot djagat, qui ordinairement se traduit par monde, a le sens de être marchant.