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[Lect. VII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

vants. Qu’aucun autre, parmi ce peuple, ne s’engage dans cette route. Qu’ils vivent cent et cent automnes. Qu’ils enferment Mrityou dans sa caverne.

5. Les jours et les saisons se succèdent heureusement ; le plus jeune remplace le plus ancien. Ô (Dieu) qui soutiens (les hommes), fais que la vie de ce peuple soit ainsi disposée.

6. Levez-vous[1] ; entourez celui que le temps a frappé, et, suivant votre âge, faites des efforts pour le soutenir. Que Twachtri, distingué par sa noble lignée, soit touché de votre piété, et vous accorde une longue vie.

7. Laissez approcher avec leur beurre onctueux ces femmes vertueuses qui possèdent encore leur époux. Exemptes de larmes et de maux, couvertes de parures, qu’elles se lèvent devant le foyer.

8. Et toi, femme, va dans le lieu où est encore la vie pour toi. Retrouve dans les enfants qu’il te laisse celui qui n’est plus. Tu as été la digne épouse du maître à qui tu avais donné ta main.

9. Je prends cet arc dans la main du trépassé pour notre force, notre gloire, notre prospérité. Ô toi, voilà ce que tu es devenu. Et nous, en ces lieux, puissions-nous être des hommes de cœur, et triompher de tous nos superbes ennemis !

10. Va trouver la Terre, cette mère large et bonne, qui s’étend au loin. Toujours jeune, qu’elle soit douce comme un tapis pour celui qui a honoré (les dieux) par ses présents. Qu’elle te protége contre Nirriti.

11. Ô Terre, soulève-toi. Ne blesse point (ses ossements). Sois pour lui prévenante et douce. Ô Terre, couvre-le, comme une mère (couvre) son enfant d’un par de sa robe.

12. Que la Terre se soulève pour toi. Que sa poussière t’enveloppe mollement. Que dans ces maisons chaque jour coule le ghrita ; qu’elles te présentent un asile.

13. J’amasse la terre autour de toi ; je forme ce tertre, pour que (tes ossements) ne soient point blessés. Que les Pitris gardent cette tombe. Qu’Yama creuse ici ta demeure.

14. Les jours sont pour moi ce que les flèches sont pour la plume qu’elles emportent. Je contiens ma voix, comme le frein (contient) le coursier.





LECTURE SEPTIÈME.
HYMNE I.
À Agni et Soma, par Mathita, fils d’Asyayama, Bhrigou, fils de Varouna, Tchyavana, fils de Bhrigou.
(Mètres : Gâyatrî et Anouchtoubh.)

1. Ô (Vaches) opulentes, rendez-vous à ma voix. Venez, et comblez-nous de vos dons. Ô Agni et Soma, qui nous avez si souvent protégés, affermissez notre fortune.

2. Ramenez-nous ces (Vaches désirées.) Faites qu’elles reviennent. Qu’Indra nous les donne, qu’Agni les conduise.

3. Qu’elles reviennent, qu’elles se réunissent sous un même pasteur. Ô Agni, affermis nos richesses ; qu’elles restent entre nos mains.

4. J’invoque le pasteur qui amène ces (Vaches) et les fait marcher, qui les réunit et les fait sortir, qui les conduit et les garde (dans le pâturage).

5. Qu’il vienne à nous, ce pasteur qui dirige (ces Vaches) de différents côtés, qui les fait sortir, les conduit et les garde (dans le pâturage).

6. Viens, ô Indra ; fais ici arrêter ces Vaches ; qu’elles deviennent notre bien ; qu’elles soient notre vie.

7. Pour vous j’entoure d’offrandes, de beurre, de lait, ces dieux adorables. Qu’ils répandent sur nous leurs bienfaits.

8. Ô (Vaches), venez. Ô (poëte), fais-les venir. Ô (Vaches), arrêtez-vous. Ô (poëte), fais qu’elles s’arrêtent ici. Fais que pour nous elles couvrent les quatre régions de la terre.


HYMNE II.
À Agni, par Vimada, fils d’Indra ou de Pradjapati, ou Vasoucrit, fils de Vasoucra.
(Mètres : Écapadâ-Virât, Anouchtoubh, Trichtoubh et Gâyatrî.)

1. Fais éclater une pensée qui nous soit favorable[2].

  1. Ces mots s’adressent aux parents du mort.
  2. Ce commencement de vers se retrouve plus bas, hymne vii, strophe i.