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Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/263

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Le résultat reste douteux si l’on n’est pas sûr que la portion dénombrée fût exactement semblable aux autres.

4o L’échantillonnage est un dénombrement restreint à quelques unités prises en différents endroits du champ ; on calcule la proportion des cas où le caractère donné se rencontre (soit 90 pour 100), on admet que la proportion sera la même dans l’ensemble, et quand il y a plusieurs catégories on obtient la proportion entre elles. Le procédé est applicable en histoire à des faits de toute espèce, soit pour établir la proportion des différentes formes ou des différents usages dans une période ou une région donnée, soit pour déterminer dans les groupes hétérogènes la proportion des membres d’espèce différente. Il donne l’impression approximative de la fréquence des faits et de la proportion des éléments d’une société ; il peut même montrer quelles espèces de faits se rencontrent le plus souvent ensemble et par conséquent paraissent liés. Mais pour être appliqué correctement, il faut que les échantillons soient représentatifs de l’ensemble et non d’une partie qui risquerait d’être exceptionnelle. On doit donc les choisir en des points très différents et dans des conditions très différentes, de façon que les exceptions se contrebalancent. Il ne suffit pas de les prendre en des points éloignés, par exemple sur les différentes frontières d’un pays, car le fait même d’être frontière est une condition exceptionnelle. — On pourra vérifier en suivant les procédés des anthropologistes pour l’établissement des moyennes.

5o La généralisation n’est qu’un procédé instinctif de simplification. Dès qu’on a aperçu dans un objet un certain caractère, on étend ce caractère à tous les autres objets un peu semblables. En toutes les matières humaines où les faits sont toujours complexes, on géné-