toire est une de ces études que les anciens appelaient umbratiles, pour lesquelles il suffit d’un esprit calme et d’habitudes laborieuses », ou bien si c’est une condition favorable pour l’historien d’avoir été mêlé à la vie active et d’avoir contribué à faire l’histoire de son temps avant d’écrire celle du passé. — Que ne s’est-on pas demandé ? Et des flots d’encre ont coulé au sujet de ces questions mal posées, sans intérêt ou sans solution, qui, longtemps débattues sans résultat, ont beaucoup contribué à déconsidérer les écrits sur la méthodologie. — Il n’y a rien à dire, à notre avis, de topique, qui ne soit pas de pur bon sens, sur l’apprentissage de l’« art d’écrire l’histoire », si ce n’est que cet apprentissage devrait consister surtout dans l’étude, si généralement négligée jusqu’à présent, des principes de la méthode historique.
Ce n’est pas, du reste, l’« historien-littérateur », l’historien-moraliste, porte-plume de l’Histoire, tel que Daunou et ses émules l’ont conçu, que nous avons en vue : il s’agit seulement ici de ceux, historiens ou érudits, qui se proposent de traiter les documents pour préparer ou pour réaliser scientifiquement l’œuvre historique. Ceux-là ont besoin d’un apprentissage technique. Que faut-il entendre par là ?
Soit un document écrit. Comment l’utiliser, si l’on ne sait pas le lire ? Jusqu’à François Champollion, les documents égyptiens, écrits en hiéroglyphes, ont été, à proprement parler, lettre morte. On admet sans difficulté que pour s’occuper de l’histoire ancienne d’Assyrie, il faut avoir appris à déchiffrer les écritures cunéiformes. De même, si l’on veut faire des travaux originaux d’après les sources, dans le champ de l’histoire ancienne ou dans celui de l’histoire du moyen