âge, il est prudent d’apprendre à déchiffrer les inscriptions et les manuscrits. Voilà pourquoi l’Épigraphie grecque et latine et la Paléographie du moyen âge, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances nécessaires pour déchiffrer les inscriptions et les manuscrits de l’antiquité et du moyen âge, sont tenues pour des « sciences auxiliaires » de l’histoire, ou plutôt des études historiques relatives à l’antiquité et au moyen âge. — Que la paléographie latine du moyen âge fasse partie du bagage obligatoire des médiévistes, comme la paléographie des hiéroglyphes de celui des égyptologues, c’est évident. Notons, toutefois, une différence. Personne n’aura jamais l’idée de se destiner à l’égyptologie sans avoir préalablement acquis des connaissances paléographiques ; il n’est pas très rare, au contraire, que l’on entreprenne des études sur nos documents locaux du moyen âge, sans avoir appris à en dater approximativement les formes et à en déchiffrer correctement les abréviations : c’est que la ressemblance de la plupart des écritures du moyen âge avec les écritures modernes est assez grande pour que l’on puisse avoir l’illusion de s’en tirer avec du flair et de l’habitude, par des moyens empiriques. Cette illusion est dangereuse : les érudits qui n’ont pas subi d’initiation paléographique régulière se reconnaissent presque toujours à ce qu’ils commettent de temps en temps de grosses erreurs de déchiffrement, susceptibles parfois de vicier à fond leurs opérations subséquentes de critique et d’interprétation. Quant aux autodidactes qui parviennent à exceller, à force d’avoir pratiqué, l’initiation paléographique régulière dont ils ont été privés leur aurait épargné au moins des tâtonnements, de longues heures et des désagréments.
Soit un document déchiffré. Comment s’en servir,