Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/105

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22 frimaire an IV. Il s’agissait du procès de Cormatin, qui, dans son mémoire, affirmait l’existence des clauses secrètes relatives à la remise du jeune roi et produisait des lettres compromettantes pour quelques députés. « Il a l’audace, — dit Roux de la Marne, — de produire une copie d’une lettre qu’il attribue aux membres du Comité de salut public, dont il relate les signatures. Il fait plus, il prétend que le Comité de salut public s’est engagé avec lui à faire transporter le jeune Capet et sa sœur à Saint-Cloud, pour de là les faire passer en Vendée. Je suis du nombre de ceux dont on relate la signature dans le placard. Je ne crois pas avoir besoin de déclarer que je n’ai jamais eu de correspondance avec Cormatin. » Il faut reconnaître que, si les affirmations de Cormatin se distinguent par une « audace » qui doit impressionner, parce qu’elle ne peut guère lui être profitable, en revanche, les dénégations, évidemment très intéressées, de Roux, se distinguent par un défaut d’audace singulier. Il équivoque, il use de subtilités, il affecte de restreindre la question au fait d’une correspondance particulière entre quelques membres du Comité et Cormatin particulièrement ; mais il esquive prudemment la vraie question, celle des articles secrets du traité. Il faut noter aussi que Roux n’avait pas été au nombre des négociateurs de La Jaunaye ; c’est très certainement pour cette raison que la charge de répondre aux allégations de Cormatin lui avait été laissée, afin d’épargner aux signataires du traité l’embarras d’explications plus difficiles[1].

  1. Voici des documents inédits relatifs à cette affaire. Ce sont des extraits de la correspondance de Paris publiée par un journal