Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/106

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Cormatin, du reste, demandait un sursis, pour prouver ses dires par la production des pièces originales. Cela devenait sérieusement inquiétant. Pour y couper court, Tallien fit purement et simplement refuser le sursis.

En présence de ces témoignages et de ces documents, on peut, si l’on veut, épiloguer sur la forme

    de province, L’Anti-Terroriste de Toulouse : « Numéro du samedi 29 décembre 1795, 8 nivôse. » — « Du 23 frimaire. » — On vient d’afficher dans Paris, un placard qui attire la foule et qui paraît faire beaucoup de sensation. Il est intitulé : Cormatin aux Français : lisez et jugez.
    « On lit en tête une lettre signée Guezno, qui assure que les articles du traité secret fait avec les chefs des Chouans seront exécutés à l’époque réglée ; que le Comité de salut public a pris toutes les mesures à cet effet, mais qu’il peut être gêné par la nécessité de conserver les apparences. L’auteur de l’affiche assure que le 4 juin (16 prairial), il a été convenu avec les chefs des Chouans, que le lendemain, Louis XVII et sa sœur seraient conduits à Saint-Cloud et que Doulcet, Tallien, Cambacérès, Treilhard, Rabaud, Sieyès, Rewbell, Gillet et Roux en signèrent la promesse. Vient ensuite une longue lettre écrite par le Comité de salut public au représentant Guezno. Il y est dit en substance, qu’il faut absolument terminer la guerre de Vendée, à quelque prix que ce soit ; que si la Convention ne détruit pas la Vendée, la Vendée détruira la Convention ; que quant au traité fait avec les chefs, « ils n’ont pas mis, en le signant, plus de bonne foi que nous ; les deux partis ont transigé sachant bien qu’ils se trompaient. Le temps est venu où, d’après l’art. II du traité secret, il faut leur présenter un fantôme de monarchie et leur montrer ce bambin pour lequel ils se battent. Les Comités n’ont trouvé qu’un moyen pour éviter de faire ce pas, qui nous perdrait sans ressource ». — Dans la suite de cette lettre, qui est fort longue, il paraît que ce moyen tendait à recommander à Guezno de s’assurer de onze chefs des Chouans. — À la suite de cette lettre, qui est signée Tallien, Treilhard, Sieyès, Doulcet, Rabaud et Cambacérès, Cormatin ajoute encore qu’il va se procurer les originaux de ces pièces et de beaucoup d’autres, et il fait remarquer en passant, au lecteur, que l’époque à laquelle on avait manqué à la promesse de conduire Louis XVII