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CHAPITRE VI

Signature du traité de La Jaunaye. — Teneur des clauses secrètes. — L’appréciation de Napoléon. — Portée réelle du traité. — Fête de la Pacification ; entrée de Charette à Nantes ; manifestations royalistes coupées par Bureau de La Batardière. — Mouvement prononcé de l’opinion. — Les délégués pacificateurs à la Convention ; protestations jacobines ; explications embarrassées des négociateurs ; incident préparé pour enlever le vote.

Le traité fut signé à La Jaunaye, le 17 février 1795 (29 pluviôse an III), par Charette, Sapinaud, Béjarry et tous les autres chefs royalistes du Bas-Poitou et du Centre. Trois des lieutenants de Charette, Delaunay, Savin et Moelle refusèrent seuls leurs signatures. Ils se retirèrent en protestant hautement contre ce qu’ils appelaient une trahison et parvinrent à soulever dans le camp vendéen, une sédition, qui força Charette à s’y transporter aussitôt. Il réussit sans trop de peine à calmer les esprits et ramena même Savin et Moelle à l’obéissance. Delaunay persista dans son opposition et courut se réfugier au camp de Stofflet, qui, après s’être laissé amener au lieu des conférences, avait résisté à toutes les tentatives de séduction de Bureau et de Ruelle et s’était enfui en criant : À bas la République ! À bas Charette !