Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/113

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Les clauses secrètes ont été résumées et appréciées en ces termes, dans les Mémoires de Napoléon[1] :


« Les articles du traité de La Jaunaye donnent une juste idée de l’habileté des négociateurs républicains et de la crédulité des négociateurs vendéens ; les voici :

« Les républicains, convaincus qu’après plusieurs années de combats infructueux, ils ne peuvent assujettir, ni détruire les royalistes du Poitou et de la Bretagne, sont convenus des articles suivants : 1° la monarchie sera rétablie ; 2° la religion catholique sera remise dans toute sa splendeur ; 3° en attendant l’époque du rétablissement de la monarchie, les royalistes resteront entièrement maîtres de leur pays ; il y auront des troupes soldées aux dépens de l’État, qui seront à l’entière disposition de leurs chefs ; 4° les bons signés au nom du Roi et qui ne s’élèvent qu’à 1.500.000 francs, seront acquittés sur les caisses de l’État ; les royalistes garderont en outre tout ce qu’ils ont pris aux républicains ; 5° les chefs et les soldats royalistes recevront de grosses sommes pour les indemniser de leurs pertes et de leurs services ; 6° non seulement on ne pourra imputer aux royalistes rien de ce qui s’est passé, mais encore on lèvera le séquestre de leurs biens et de ceux de leurs parents condamnés ; 7° les émigrés qui se trouvent en Bretagne et en Poitou, seront

  1. Elles sont reproduites dans les mêmes termes par Mellinet (La Commune et la Milice de Nantes, t. 9, p. 251), qui fut tout particulièrement en mesure d’être renseigné sur les détails de ces affaires.