Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/131

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Jaunaye ; on a vu déjà dans quelles conditions il fut exclu des pourparlers ; mais les délégués conventionnels n’avaient aucune raison de refuser son adhésion, et aucun des royalistes ne put l’empêcher de signer le traité.

Au moment même où Charette écoutait des propositions, l’armistice antérieurement consenti par les chefs du Bas-Maine était dénoncé et Turpin avait repris les armes. Hoche qui, à ce moment encore, poussait au système des négociations, avait lancé une espèce de manifeste contre Turpin, qu’il qualifiait de chef de voleurs et menaçait de l’échafaud (30 pluviôse an III-18 février 95). Mais presque aussitôt il s’excusait auprès de Mme  Turpin de Crissé « de ce mouvement de colère » ; et celle-ci y répondait en redoublant d’efforts pour amener une entente.

Le traité qu’avait enfin signé Charette, était entre les mains des négociateurs un instrument précieux, avec lequel, habilement manié, on se flattait de vaincre toutes les résistances[1].

Bancelin et le conventionnel Bezard se remettent en mouvement avec une nouvelle ardeur, utilement secondés par l’action persévérante de Mme  Turpin de Crissé, qui finit par décider Scépeaux, Gourlet,

  1. « Charette et les officiers sous ses ordres, avaient cru devoir accepter les conditions offertes avec insistance par la République. Il n’y avait donc pas déshonneur à faire ce que la Vendée accomplissait dans un sentiment de patriotisme. La Bretagne, du reste, savait déjà pertinemment par ses chefs, à quelles conditions Charette avait traité, et les clauses secrètes de La Jaunaye n’étaient pas pour eux un mystère. On en voit même plus d’une trace dans leur correspondance. » (Crétineau-Joly et R. P. Drochon, t. 3, p. 237.)