Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/143

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» Mes courses n’ont rien changé à nos mesures. C. en s’ouvrant plus à moi, me fait prévoir que dans le grand ensemble, je pouvais tenir ma place s’il était encore possible de rejoindre P… »


Il est impossible de ne pas voir dans tout cela des allusions frappantes au grand projet qui, à ce moment, servait de leurre pour amener Charette et les chefs de la Chouannerie à des négociations pacifiques. La chose était habilement lancée. Pendant qu’en Vendée et en Bretagne, des délégués de la Convention « choisis parmi ceux qui n’avaient pas voté la mort du Roi », colportaient des promesses de rétablissement de la monarchie et de libération du jeune Roi, c’étaient, en Angleterre, des royalistes qui se faisaient les agents de cette combinaison, pour persuader à Frotté qu’il devait renoncer à ses « projets particuliers », sous peine d’empêcher que « le Roy et la France soient sauvés ».

Quelques semaines plus tard, Frotté est à Jersey et, de là, écrit à Mme  Atkins :


« 1er février 1795.

» J’ai toujours différé de vous écrire, ma très aimable et très héroïque dame, voulant vous annoncer mon départ de Jersey pour la côte, mais cet espoir toujours différé ne sera réalisé que dans deux jours. Jugez de mon impatience… Il est arrivé ici un bateau venant de F. (France) il y a quelques jours, chargé des meilleures nouvelles. Je n’en ai pas les détails, mais je sais que tout va mieux qu’on ne