Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/145

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Il écrit, le 14 mars, à la même Mme Atkins :


« Rennes, 14 mars 1795.

» Ne pouvant positivement prévoir comment tout cela finira et ne pouvant pas plus faire la guerre tout seul, si tout le monde fait la paix, que je ne veux signer de traité avec les régicides, ni retourner en Angleterre sans avoir du moins tenté ce qui m’a fait venir ici, j’avais un projet dont l’impossibilité et l’inutilité de l’exécution, dont j’ai eu l’assurance formelle, me prouve encore bien clairement que vous avez été abusée dans les rapports qu’on vous a faits sur le sort des bien chères et malheureuses victimes du Temple. Un des plus prépondérants des quatorze députés insistait pour que je lui donnasse un moyen de faire quelque chose pour moi, qui me put rapprocher d’eux. J’en profitai pour m’ouvrir à lui sur la seule chose que la Convention put m’accorder et à laquelle je mettrais un grand prix si la paix se concluait. Il me fit les plus belles promesses et ouvrit des yeux d’étonnement que je ne peux pas vous rendre, lorsque je lui dis que, dans cette circonstance, la seule place qui convint à mes principes, à mon cœur et à mon caractère, était dans le Temple, pour y servir le reste infortuné du sang qui régna sur la France (notez que celui à qui je parlais n’avait pas voté la mort du Roi). Il me fixa quelque temps, sans me répondre, et j’en profitai pour appuyer ma proposition de toutes les raisons qui pouvaient être les plus compatibles avec les sentiments d’honneur, d’humanité et de modération philanthropico-républicaine qu’affectent