Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/174

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assez généralement, à la place de celui de Louis XVII, qui, jusque-là, était resté l’unique cri de ralliement dans l’Ouest. Cette sommation était sans doute encore pour la forme, car finalement les bâtiments anglais se retirèrent sans avoir tenté aucune attaque.

Dans la baie de Quiberon, l’escadre et le convoi s’étaient tenus trois jours au mouillage sans rien entreprendre. Les rapports des officiers envoyés en reconnaissance étaient favorables, et le débarquement ne se faisait pas. Puisaye insistait pour qu’on ne perdit pas de temps ; d’Hervilly temporisait. Il voulait inspecter les défenses et se faisait promener dans toute la baie du Morbihan, pour juger par lui-même de l’état des côtes.

Enfin, le 27 juin, à deux heures du matin, les deux premiers régiments, Loyal-Émigrant et Royal-Marine, étaient mis à terre sur la plage de Carnac, avec les secours nécessaires pour être distribués dans le premier moment. Puisaye les accompagnait.

L’opération s’effectua sans rencontrer de résistance. Un détachement républicain, rangé en bataille sur la plage, se retira et chercha un abri derrière un pli de terrain, d’où il gagna les positions de Saint-Michel et de Sainte-Barbe. Les Bretons accouraient en foule au devant des troupes royalistes, qui saluaient la rencontre en déployant leurs drapeaux blancs et aux cris de : Vive le Roi !


« Ce jour-là même, — rapporte Vauban, — M. le comte de Puisaye et M. le comte d’Hervilly eurent une altercation publique assez vive sur la distribution des armes. Le général en chef fut, dans cette discussion, très poli, très froid, très noble. Le général