Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/185

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leurs familles et rétablis dans la possession de leurs droits et de leurs biens ?

» Pourquoi cet intéressant et auguste rejeton de tant de rois, le fils de ce malheureux monarque qui, croyant se confier à l’amour de son peuple, s’est précipité lui-même dans les bras de ses assassins, n’est-il pas proclamé roi, rendu au trône de ses pères et environné de ses gardes et conseils que la nature et la loi désignent ?

» Pourquoi cette religion sainte, qui, depuis quatorze siècles, a fait le bonheur et la consolation du peuple, n’est-elle pas rétablie dans la pleine liberté de son culte et l’exercice public de ses ministres ?

» Enfin, après avoir banni les scélérats qui désolaient la France, pourquoi paraissent-ils s’efforcer de conserver leur ouvrage et de recueillir les fruits de leurs crimes ?

» Nous aussi, nous désirons la paix ; mais peut-on donner le nom de paix à celle que ne peut garantir celui qui la signe et dont la durée et la stabilité dépend du triomphe et du pouvoir momentané d’une faction ? N’avez-vous pas remarqué la succession rapide de ces tyrans éphémères qui, parvenus au pinacle du pouvoir, s’envoyaient mutuellement à l’échafaud, avec une foule de citoyens paisibles, qui à peine instruits du nom de ceux auxquels ils devaient obéir, étaient, le jour suivant, envoyés à la guillotine, pour avoir observé les décrets du jour précédent.

» Nous aussi, nous aimons la modération et la justice ; mais le peuple ne sera plus la dupe de vains sons ; instruit par la triste expérience de ses