Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/191

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sion qui lui était promise du côté de la Vendée, il serait en mesure de marcher sur Paris, à la tête d’une armée formidable, que grossirait en route le concours assuré de l’Anjou, du Maine et de la Normandie[1].

Tel était le plan concerté dès le principe pour l’expédition. La pacification de La Jaunaye aurait pu en déranger les combinaisons, mais la déception qui s’en était suivie, rendait de nouveau disponibles tous les concours sur lesquels on avait compté. Les principaux chefs des Chouans se joignaient à Puisaye pour en réclamer l’exécution. « Toute la Bretagne est avec nous, — disait Tinténiac, Cadoudal, Bois-Berthelot, — marchez seulement et vous verrez. »

Cela ne faisait pas l’affaire de d’Hervilly.

Il avait reçu de nouvelles instructions qui confirmaient et précisaient ce qu’on attendait de lui.

Elles étaient datées de Paris, du 26 juin :


« Au nom de Sa Majesté Louis XVIII, roi de France et de Navarre, de présent à Vérone, et en celui de S. A. R. Monsieur, comte d’Artois, lieutenant général du royaume, le comité royal de Paris, d’accord avec le Conseil des princes, croit devoir,

  1. On sait quelles circonstances retardèrent la prise d’armes de la Vendée. Mais la rupture de la pacification coïncida précisément, à quelques jours près, avec le débarquement de Quiberon : Charette avait lancé le 26 juin, son appel aux armes. Si la marche en avant des Bretons n’eût pas été arrêtée, comme on le verra, les opérations eussent été combinées. Quant aux provinces normandes, on a vu plus haut ce que dit Vauban. Elles se seraient soulevées sans aucun doute aussitôt que la Vilaine aurait été franchie. — À cette époque, un mouvement assez grave se produisit à Rouen, aux cris de Vive Louis XVII. (Voir Moniteur du 11 thermidor, compte rendu de la séance du 6 thermidor.)