Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/195

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pouvoirs qu’il avait « pour commander, surveiller et diriger la conduite de l’entreprise, employer les troupes de concert avec telles personnes qui pourraient le joindre, agir contre les troupes de ceux qui exerçaient alors le gouvernement de la France, de la manière qui pourrait paraître la plus propre à ramener le rétablissement de l’ordre et d’un bon gouvernement dans ce pays ». Il faisait remarquer de plus que les royalistes et leurs chefs ne se résoudraient jamais à recevoir les ordres d’un commandant non pourvu d’une commission des princes français. Enfin il faisait valoir que la place de maréchal général des logis, dont était pourvu d’Hervilly « seconde place dans les armées, qui n’est qu’une commission et non un grade », supposait nécessairement la subordination à un général en chef[1].

Trancher le différend se trouva impossible. Le commodore Warren ne put que faire partir en toute hâte un cotre pour porter en Angleterre une lettre de Puisaye, contenant ses plaintes contre les prétentions de d’Hervilly et la demande d’une décision pour prononcer entre eux.

Mais, dès ce moment, l’unité de commandement était détruite et toutes les chances favorables d’une action rapide étaient déplorablement compromises.

Les troupes bretonnes s’agitaient et murmuraient

  1. Il faut remarquer l’absurde fausseté de la situation. Logiquement, d’Hervilly n’avait qu’à produire les instructions de l’agence ; ou, mieux encore, l’agence aurait dû faire retirer à Puisaye les pouvoirs qu’il tenait des princes. Cette façon ténébreuse de procéder accuse avec une force invincible, le caractère inavouable des considérations auxquelles on obéissait.