Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/194

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concours de tous, c’est-à-dire lorsque, par l’effet des manœuvres activement poursuivies, on aura obtenu partout la proclamation de Louis XVIII.

On voit que Puisaye ne se trompait pas lorsqu’il écrivait dans ses Mémoires : « Je ne pus me refuser à l’idée que tout ce que j’éprouvais était le résultat d’un plan concerté d’avance et que d’Hervilly agissait en vertu d’ordres secrets. »

Pour rester dans la prudente réserve prescrite, sans enfreindre le secret recommandé, d’Hervilly ergotait, alléguait des règles de guerre méthodique, inventait des prétextes, refusait de permettre une marche aventureuse tant qu’on n’aurait pas assuré les derrières de l’armée et une base de retraite par l’occupation de Quiberon. À cette objection, Cadoudal et Mercier-la-Vendée firent une réponse bien simple ; ils offrirent d’aller sur l’heure enlever d’assaut le fort Penthièvre. D’Hervilly refusait, non sans hauteur.

Stupéfaits d’une telle attitude, ces hardis et loyaux chefs de partisans donnaient un libre cours à leur indignation et les explications prenaient bientôt une telle tournure que le marquis de Contades se voyait obligé d’intervenir pour empêcher la discussion d’aboutir à une rupture violente.

D’Hervilly pourtant ne cédait pas.

Ne pouvant produire les instructions de l’agence royale, il exhibait les pouvoirs qui lui donnaient, au nom du gouvernement anglais, « l’entière disposition et autorité sur tout ce qui était à sa solde », et s’en appuyait pour se prétendre « responsable de tout ce qui lui avait été confié ».

Puisaye ripostait en produisant de son côté les