Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/202

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La garnison républicaine de Quiberon, composée de quelques centaines d’hommes répartis dans les divers postes, se trouvait comme bloquée dans la presqu’île. Depuis le jour où le projet de débarquement n’avait pu faire de doute, ce résultat devait être considéré comme inévitable ; et pendant les quatre ou cinq jours perdus par d’Hervilly en explorations dans la baie, le temps avait été donné à Hoche de pourvoir aux renforcements indispensables, ou tout au moins, au ravitaillement. Rien n’avait été fait. Cette garnison était sans pain. Dès le lendemain du débarquement, elle en était à manger de l’avoine. Elle était forcément condamnée à se rendre.

La presqu’île représente assez bien un bateau couché sur le flanc, dont la proue allongée regarderait le large dans la direction de l’île de Houat, au Sud-Est, et dont la poupe, très amincie, toucherait au Nord, l’extrémité étroite d’une langue de terre ayant sa base entre Carnac et Sainte-Barbe. Cette langue de terre a une lieue de long à peu près. Du fort Penthièvre, placé sur une petite falaise, à l’étranglement de la pointe nord, au fort du Conguet qui domine la pointe du large, la presqu’île a une longueur d’un peu plus de deux lieues ; sa largeur est, presque uniformément, de trois kilomètres environ.

Le 30 juin, l’escadre anglaise vint se ranger à portée de canon et ouvrit le feu contre les forts Penthièvre, Roh-Brennie et Bey-Rohu. Les forts ripostèrent, mais il ne paraît pas que, de part ni d’autre, cette canonnade ait eu des effets très meurtriers. On dirait presque qu’il s’agissait d’un simulacre. Ceci se passait le lendemain même du jour où Hoche s’était