Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/21

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néant les espérances des royalistes sincères et les ambitions des généraux de la Convention, honnêtes gens d’après les manuels circulant dans les classes, la Révolution devient une sorte d’évangile ; mais, humainement disposés à une restauration à la faveur de laquelle ils garderaient leurs grades et trouveraient des bénéfices.

La preuve de leur indépendance de morale et de cœur, ils la donnèrent amplement, du reste, sous l’Empire, dont ils ne se détournèrent point ; et sous la Restauration dont, honneurs comptant, ils devinrent sans révolte, les meilleurs auxiliaires.

Le passant ne pouvait s’empêcher de soupçonner que la mort présumée du Dauphin, en gênant la tactique des chefs de Carnac, gênait non moins les calculs de Hoche. Hoche, en effet, semble surpris par la disparition d’un Roi qu’il a tout l’air d’attendre, puisqu’il se retire d’abord et fait évidemment place à ses partisans.

Le passant n’oubliait pas les paroles révélatrices de Napoléon 1er sur Hoche. « Il était accoutumé à la guerre civile et savait comment s’y prendre pour la faire réussir, à son avantage. » Il avait lu les panégyristes du général. Ces panégyristes le défendaient mal de projets obscurs et de sourdes menées.

Quand, après Quiberon, en messidor an V, Hoche concentrait, près de la Ferté-Alais, ses troupes de Sambre-et-Meuse, il avait peine à croire que cette indiscipline, violant l’arrêté du Directoire, interdisant l’approche des armées à plus de vingt kilomètres de Paris, ne se commettait pas sans quelque arrière-pensée. Hoche